Entre 15 000 et 30 000 € hors taxe.
Voilà, vous ne pourrez pas dire qu’on a fait durer le suspense ! Pour tous ceux qui voulaient une réponse simple à l’une des questions les plus posées par nos clients, vous l’avez. Maintenant si vous voulez en savoir un peu plus, continuez la lecture, ça vous permettra de savoir ce que vous aurez à ce prix là…
Car le prix d’un site internet de collectivité en 2020 correspond à un ensemble de paramètres complexes, parfois à la limite de l’ésotérisme. Et il vaut mieux les connaître si vous voulez vraiment comprendre ce que vous achetez. Et accessoirement négocier le prix.
De quoi parle-t-on ?
On en a bien conscience, le prix annoncé en tête de cet article aura déjà effrayé 80% des collectivités territoriales françaises, en particulier toutes les communes de moins de quelques milliers d’habitants.
En réalité, la réponse à la question, si nous avions voulu couvrir tous les cas possibles, aurait dû être : « entre zéro et 150 000 € ». Mais à ce stade, ce n’est plus une fourchette, c’est un râteau. Et cela ne vous aurait pas avancé.
Nous avons donc pris le parti dans cet article de donner une évaluation de prix la plus précise possible, en fonction de paramètres correspondant à ce que nous pourrions appeler « un site classique ». Paramètres que voici.
De quelles collectivités parle-t-on ?
Tout d’abord, et aussi étonnant que cela puisse paraître, le prix d’un site dépend de la collectivité. De sa taille en particulier, et de sa strate. Une collectivité de 500 agents paiera moins qu’une collectivité de 2000, et un conseil départemental paiera plus qu’une mairie.
La fourchette indiquée en début d’article vaut grosso-modo pour une ville de 10 000 à 100 000 habitants, et pour une communauté d’agglomération. Selon que vous êtes au-dessous ou au-dessus de cet étalon, vous pourrez espérer un prix légèrement moins cher, ou au contraire redouter un chiffre plus élevé.
Pourquoi ? Parce que ! Et c’est bien souvent la seule réponse que vous obtiendrez.
Il existe des raisons objectives à ça, en particulier une : les temps de validation. Plus une collectivité est grosse, plus ils sont longs. Plus les réunions intermédiaires sont nombreuses, plus les chances sont élevées que l’une de ces réunions aboutisse à des changements de décision qui obligent à refaire une partie du travail.
Mais il existe, il faut bien le dire, des raisons beaucoup plus subjectives :
- D’une, l’image que les prestataires ont des différentes strates de collectivités et de leur budget.
- Et de deux, l’évaluation financière délirante que certaines collectivités font pour un projet de site internet, et pour lesquels les prestataires ne se font évidemment pas prier.
De quel site internet parle-t-on ?
Que signifie donc « site classique » ? Voici quelques caractéristiques pour y voir plus clair.
Un CMS digne de ce nom
Aujourd’hui, tout site qui se respecte est basé sur CMS (Content Management System). La liste des possibilités est longue (plusieurs milliers), mais on peut la réduire avec ces quelques restrictions simples :
- open source (élimine 90% des CMS au bas mot),
- avec une vraie communauté (donc en éliminant tous les CMS publiés en open source mais maîtrisés uniquement par la société qui l’a créé, soit encore 90% des CMS restants),
- avec une communauté active et une courbe d’évolution en expansion (ce qui en élimine encore quelques-uns),
- et avec un taux d’utilisation conséquent en collectivité territoriale.
Avec ces seuls paramètres, il n’en reste grosso modo que trois : WORDPRESS, DRUPAL et TYPO3.
Des fonctionnalités simples
Il est ici nécessaire d’éliminer toute excentricité fonctionnelle qui ferait grimper la note, ce qui se traduit concrètement par deux règles simples :
- pas de développement spécifique, c’est-à-dire uniquement des demandes pouvant être couverte par des fonctionnalités standards ou des modules additionnels existants du CMS,
- pas d’interconnexion avec des systèmes externes, toujours dangereuse et donc toujours sur-chiffrée par les prestataires.
Pas de panique, cela laisse une longue liste : actualités, calendrier des manifestations, générateur de téléformulaires pour créer vos services en ligne et vos formulaires de contact, cartographie, etc. Et évidemment toutes les fonctionnalités de base d’un CMS (création de page, gestion des menus de navigation, mise en place de contributeurs en back office, etc.).
Le respect des règles juridiques et techniques imposées aux collectivités
Ça parait évident, mais à voir certaines offres proposées aux collectivités, ça ne l’est pas. On pense notamment à :
- un site en responsive design, donc compatible avec l’ensemble des terminaux possibles,
- le respect des règles d’accessibilité en vigueur pour les collectivités, le fameux RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité),
- le respect du RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données),
- le respect d’autres référentiels annexes mais qui touchent parfois de façon mineure le site d’une collectivité (voir le site numerique.gouv.fr qui les répertorie).
De quelle prestation parle-t-on ?
Au-delà du produit fini, la méthodologie qui sera mise en place par le prestataire influe également sur le prix. Au tarif annoncé en début d’article, voici ce que vous êtes en droit d’attendre :
- une vraie phase de conception ergonomique, avec des ateliers de travail entre vous et le prestataire et plusieurs allers-retours,
- plusieurs propositions graphiques (au moins deux),
- un vrai document de spécifications fonctionnelles, décrivant dans tous les détails le fonctionnement de chaque page du futur site,
- des points téléphoniques réguliers pendant la phase de réalisation,
- une réactivité du prestataire au moment de la recette du site.
- une maintenance corrective pendant 2 à 3 ans.
C’est-à-dire le strict minimum pour que le projet se passe bien.
En revanche, voici ce que vous n’aurez pas :
- des phases de conception avec sondages, groupes de créativité, personas, focus groups, et tests utilisateurs de différentes ergonomies pour trouver la meilleure,
- un interlocuteur répondant au téléphone à la minute,
- un prestataire acceptant n’importe quel report de planning et disponible quand vous le voudrez,
- 27 versions différentes d’une charte graphique parce que votre comité de pilotage n’arrive pas à se décider,
- des ajouts fonctionnels non prévus dans le cahier des charges initial mais « qui ne doivent pas être bien compliqués ».
De quel prestataire parle-t-on ?
C’est le dernier paramètre influant sur le prix proposé. Certaines caractéristiques du prestataire lui-même sont des facteurs lui permettant de proposer un prix plus ou moins élevé. Dans la tranche tarifaire proposée en début d’article, voici ce à quoi vous pourrez prétendre :
- Un chef de projet dédié, qui n’est ni le développeur, ni le graphiste, ni le patron de l’agence. Bref, un chef de projet occupé à des tâches de chef de projet avant tout.
- De la redondance au niveau des développeurs. C’est-à-dire au moins deux.
- Au moins un webdesigner en interne à l’agence.
- Des références en collectivités. Bien que ça ne soit pas toujours un critère des plus pertinents, c’est quand même rassurant.
- Une stabilité financière assurant une certaine pérennité à l’entreprise. Au moins jusqu’à la mise en ligne du site.
En corollaire, voici ce que vous pourrez éviter à ce prix-là :
- un freelance travaillant seul, avec le manque de pérennité et de réactivité probable,
- une ESN (anciennement appelée SSII) vous facturant rubis sur l’ongle leur énorme technostructure dont vous ne verrez jamais les bénéfices,
- et tous ceux s’imaginant encore (il en reste) que les collectivités ont le budget d’un pays de moyenne influence mondiale.
En bref, les paramètres qui font la différence
- La taille et la strate de votre collectivité,
- le périmètre fonctionnel,
- la qualité méthodologique attendue,
- la taille du prestataire et son niveau de connaissance du domaine.
Voilà qui répond enfin à la fameuse question que tous nos clients nous posent en début de projet : le prix d’un site internet de collectivité territoriale.
Dans un article futur, nous parlerons des solutions possibles pour faire baisser l’addition sans (trop) rogner sur la qualité. En attendant, vous pouvez toujours nous demander conseil ;-)
Bonjour Monsieur Fuma,
Je vous présente mes excuses par avance pour aborder un sujet moins en lien avec cet article qu’avec un détail qui y est évoqué. Dans le cas de la fabrication d’une site institutionnel, vous présentez le freelance comme quelqu’un que l’on se félicitera d’éviter. Freelance, c’est protéiforme. Il est très pénalisant de présenter un freelance comme une petite chose fragile qui n’encaissera pas. En tant qu’ex-employé d’une institution publique, j’ai assisté à de grands échecs de collaboration avec des agences spécialisées dans le site ou l’intranet, notamment à cause de trop d’inertie de la part du prestataire ou une mauvaise gestion de la sous-traitance. Voire une incompétence flagrante. « Agence » ne rime pas nécessairement avec succès et pertinence. Aujourd’hui freelance (vous vous en serez douté ;)), je sais être réactif et disposer des ressources nécessaires afin de proposer des produits optimum, une excellente réactivité et je considère ma petite entreprise comme pérenne. Et je ne suis pas seul du tout : je dispose d’un réseau de compétences extrêmement solide. Ce qui veut dire que, contrairement à une agence, je peux monter une équipe sur-mesure pour un projet en fonction des technologies nécessaires. Enfin, je suis sûr de ne pas être le seul dans cas. Faire confiance à la qualité des gens, pas à leur taille.
Thomas Jelinek
Bonjour Thomas et merci pour votre réaction.
Je vous rejoins sur au moins deux des éléments de votre commentaire :
Le gros problème du freelance, c’est justement que beaucoup ne savent pas forcément s’entourer. Voire même ne s’entourent pas, prétendant maîtriser tous les aspects techniques, fonctionnels, graphiques et juridiques d’un site internet de collectivité territoriale. Et là, je ne suis plus d’accord, car la complexité des différentes compétences nécessaires me paraît désormais impossible à porter par une seule personne. C’est particulièrement criant sur la dualté technique / webdesign. On ne peut plus être réellement expert dans les deux, et faire travailler ensemble des gens qui n’en ont pas l’habitude peut aboutir à des catastrophes.